Dans un article précédent, nous avions vu que l’ego est une simple accumulation de mémoires, de croyances et d’impressions, qui forment une image mentale de la personne que l’on croit être.
Pourtant, la personne que l’on croit être, est juste construite autour d’une histoire. C’est une histoire que l’on se raconte, et à laquelle on croit éperdument. Mais notre histoire personnelle est une illusion.
C’est une illusion… car elle repose sur les bagages de notre passé. Mais, comme vous le savez, le passé n’existe pas, il est mort. Et pourtant, nous continuons de le faire vivre en nous.
De même, dans mon article sur le corps de souffrance, nous avons vu que nous sommes très nombreux à avoir accumulé de nombreuses blessures émotionnelles.
En effet, chaque émotion négative que l’on n’a pas totalement accueillie, pour ce qu’elle est, et dans le moment, n’est pas complètement dissoute. Elle laisse un résidu de souffrance dans son sillage.
Puis, tous ces résidus se confondent entre eux, et forment une grosse masse émotionnelle, qui se loge dans notre corps et notre esprit.
Et tout comme l’ego, le corps de souffrance est aussi un bagage de notre passé. C’est un bagage d’émotions réprimées, qui vit aussi à l’intérieur de nous.
En fait, l’ego et le corps de souffrance, sont construits autour des résidus psychologiques et émotionnels de notre passé. Et tous ces résidus ont pris racine dans notre subconscient.
Toutes ces accumulations et ces bagages du passé, sont comme une grosse mélasse qui nous colle à la peau. Mais sous cette mélasse, se cache notre essence…
Sous la mélasse
Cette mélasse obstrue et obscurcit la perception de notre essence, qui se trouve derrière cette masse psychologique et émotionnelle. C’est comme un voile qui altère notre vision de la réalité.
Mais surtout, cette mélasse est responsable de tous nos problèmes et de toutes nos souffrances. En effet, elle freine notre spontanéité naturelle. Elle étouffe notre innocence, notre sérénité, et notre joie de vivre.
Mais est-il possible de se libérer de cette mélasse ?
Bien sûr que oui ! Cela demande simplement d’avoir le courage et la patience de se dépouiller de tous ce qui nous encombre. En fait, il faut faire du « dépouillement personnel ».
Le dépouillement personnel
Pour se libérer de tous les bagages de notre passé, et de tous les artifices de l’ego, nous devons être prêts à déconstruire nos murailles.
Et justement, c’est ce que nous allons découvrir dans la suite de l’article. Voici les différentes étapes pour s’engager dans la voie du « dépouillement personnel » :
- Retrouver la simplicité de l’Être.
- Être prêt à mourir.
- Laisser le disque tourner.
- Ne pas résister.
1. Retrouver la simplicité de l’Être
Pour se dépouiller, nous devons tout d’abord être prêts à lâcher les pensées, et à retrouver la simplicité de l’Être. Car toutes les choses qui obstrue la perception de notre essence, ne sont que des créations du mental.
En effet, les attentes, les craintes, les jugements et les croyances n’existent pas dans l’Être. Il n’y a que le mental pour s’inquiéter ou se faire du mal.
Et je suis convaincu que nous avons développé une relation avec le mental qui est complètement en dehors de sa fonction originelle.
Sa véritable fonction est de jouer le rôle d’intermédiaire entre notre essence et le monde de la forme. C’est pourquoi, le mental devrait simplement communiquer dans le cas d’une information importante (qu’elle soit d’ordre pratique ou provenant de l’intuition).
Et le reste du temps, il devrait être silencieux, et permettre à l’être de savourer l’instant présent. Car en vérité, ce n’est jamais le mental qui savoure la vie, c’est l’Être.
Le mental ne savoure rien du tout, c’est juste un intermédiaire, un instrument. C’est une clé à molette. Et pour en faire notre meilleur allié, nous devons en avoir les commandes, car sinon, il peut vite devenir notre pire ennemi.
Et je sais ce que je dis. Pendant plusieurs années, mon mental a était mon pire ennemi, et il a presque failli me conduire au suicide. Mais aujourd’hui, je reprends tout doucement les commandes, et je commence à en faire mon meilleur allié.
Alors en apprenant à vivre dans la pleine conscience, et en ayant des racines profondes dans le corps, nous commençons tout doucement à prendre du recul vis-à-vis des pensées.
Et c’est avec le recul que nous reprenons petit à petit les commandes et que nous apprenons à utiliser notre mental avec plus de sagesse.
De plus, comme nous allons le voir plus loin, c’est avec le recul qu’on se libère des nombreuses accumulations du subconscient. Mais bien sûr, vivre dans la pleine conscience, c’est une toute nouvelle façon de vivre et pour cela, il faut être prêt à mourir.
2. Être prêt à mourir
Vivre dans l’Être, c’est une nouvelle façon de vivre. Et cette nouvelle façon de vivre demande beaucoup de courage car, il faut s’abandonner complètement à la réalité de l’ici et maintenant et laisser à chaque instant, le passé mourir derrière soi.
En faisant cela, nous accueillions chaque nouvel instant avec un esprit neuf et vierge. Et cela peut être très déstabilisant au début car, l’ego va opposer une résistance énorme. Il va faire beaucoup de bruit.
Il y a une métaphore de Krishnamurti que j’aime beaucoup. Comme il le disait, la vie est comme un fleuve, elle est en perpétuel mouvement.
Mais la majorité des humains ont creusé une mare sur le bord du fleuve. Et cette petite mare d’eau stagnante fait référence à tous les bagages du passé auquel on s’accroche.
Pourtant, vivre pleinement, c’est être capable de se laisser porter par le grand fleuve de la vie, et d’accepter de laisser mourir le passé, derrière soi, sans jamais le retenir.
C’est pourquoi, réapprendre à vivre dans le moment présent est une véritable mort. Mais c’est une belle mort car, c’est la mort de toutes les illusions. C’est la mort de la personne que l’on croit être.
D’ailleurs, cela explique pourquoi il y a si peu d’être éveillés sur terre. Trop peu de gens ont le courage de s’abandonner à la vie, et de laisser leurs croyances et leurs attachements mourir.
En fait, vivre dans la pleine conscience, c’est comme un plongeon dans le vide. Et c’est depuis ce vide, que le trop plein va naturellement commencer à remonter à la surface.
Toutes les vieilles accumulations vont commencer à se dissoudre. Mais pour cela, encore faut-il laisser le disque tourner, et permettre aux choses de remonter.
3. Laisser le disque tourner :
Avec suffisamment de présence, on finit par prendre du recul vis-à-vis du corps et du mental. Et avec ce recul, on prend conscience de beaucoup de choses :
• On se rend compte de tous nos schémas de pensées limitantes et de la quantité astronomique de connerie que l’on a accumulé dans notre esprit.
• On réalise qu’il y a une petite voix permanente, qui analyse et juge tous nos faits et gestes, puis on prend conscience de tous nos mécanismes d’auto-sabotage.
• On se rend compte des conditionnements que l’on a accepté, et de tous les carcans que l’on a endossé et qui nous empêchent d’exprimer la plénitude de notre nature originale.
• On prend conscience de nos mécanismes de résistance et de répression face aux émotions et aux différentes sensations du corps.
Puis, on s’aperçoit que tous ces conditionnements, sont comme un disque qui tourne. C’est une programmation.
Et on réalise que c’est parce qu’on est trop identifié à cette programmation, qu’on finit toujours par se perdre dans le mouvement du disque.
Mais pour se libérer des nombreuses accumulations du subconscient, nous devons trouver suffisamment de recul et permettre au disque de tourner, sans aucune intervention de notre part.
En fait, le phénomène de l’ego est un processus que l’on crée, et que l’on maintient en vie à tout instant. Osho illustre cela en expliquant que c’est comme pédaler à vélo.
Tant que l’on pédale, le vélo avance. Si l’on arrête de pédaler, le vélo s’arrête. Il peut continuer un peu grâce à son élan, mais dès que l’on arrête de pédaler, le vélo s’arrête progressivement.
Pour l’ego, c’est pareil. C’est parce qu’on lui donne de l’énergie qu’il se maintient en vie. Et pour cela, on fait, inconsciemment et consciemment, un travail quotidien énorme pour le maintenir vivant.
C’est pourquoi, on doit arrêter de constamment s’investir et prendre parti avec chacune des pensées qui traversent notre esprit. On devrait juste accepter et accueillir les petites choses qui se produisent en nous.
Mais pour accueillir, il faut tout d’abord cesser de résister !
4. Ne pas résister :
La pleine conscience, c’est comme un feu intérieur qui brûle tout ce que l’on croit être. C’est le lance-flamme qui brûle toutes les scories.
Comme nous venons de le voir avec la métaphore du vélo, lorsqu’on aborde la vie dans la pleine conscience, nous devenons comme un canal ouvert. Tout remonte !
Bien sûr, cela suscite beaucoup d’angoisse et de peur. On se retrouve, tout à coup, confronté à toute nos plus grandes peurs et à nos plus grands démons.
En réalité, on fait face à tout ce qui nous habite et, bien sûr, cela suscite énormément de résistance de la part de l’ego.
Mais le seul moyen de se dépouiller de tous ce qui nous encombre, c’est de ne pas résister.
Je sais, c’est facile à dire. Et en réalité, il est très difficile de lâcher les résistances. Mais c’est le seul moyen.
Ce n’est pas avec le mental qu’on se libère de nos entraves, mais avec l’accueil. Nous devons permettre au corps d’être tel qu’il est.
Peu importe l’émotion, il faut l’accueillir et donc, ne pas interpréter ou juger ce qui se produit en nous. Il faut juste observer.
Et voilà
C’était un plaisir de partager cet article avec vous. J’espère sincèrement qu’il pourra vous accompagner au cours de votre processus de dépouillement personnel.
Et si cet article vous a plu, vous aimerez sans doute mon petit guide gratuit : Le guide de la Clarté. J’y partage des principes pour trouver la paix intérieure et avancer vers nos objectifs, tout en construisant la vie qui nous correspond. En résumé, comment vivre et accomplir en sérénité. Vous pouvez le télécharger juste en dessous.
– Nils Halbedel

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