L’essentialisme est un livre qui bouscule les idées. Quand j’ai lu le livre pour la première fois, je me suis reconnu dans le ‘non-essentialiste’. Cette prise de conscience m’a fait changer d’état d’esprit du jour au lendemain, pour le meilleur. C’est pourquoi je tiens à partager avec vous cette petite chronique du livre.
Partie I – L’essentialisme
Au début, l’auteur nous expose les bases et répond à ces questions :
- Qu’est-ce que l’essentialisme ?
- Qu’est-ce qui différencie l’essentialiste du non-essentialiste.
Pour répondre à ces questions, voilà une petite image qui vaut mille mots.

On a scanné les cerveaux de l’essentialiste et du non-essentialiste. Voici le résultat : à gauche, le cerveau du non-essentialiste, à droite, celui de l’essentialiste.
Voici maintenant un petit tableau pour expliquer cela.
Non-Essentialiste | Essentialiste |
Se disperse à droite à gauche | Va dans une seule direction a la fois |
Ne prend pas beaucoup de temps pour discerner ces priorités | Prend régulièrement des pauses pour discerner ce qui compte vraiment et identifier ces priorités |
Constamment à la poursuite de plus | À la poursuite du moins |
Toujours plus | Moins mais mieux |
Pense qu’il peut tout avoir et tout faire en même-temps. | Se concentre sur le peu essentiel et élimine tout le reste. |
Comment je peux tout faire rentrer ? | Qu’elle compromis je peux faire ? |
Dit « Oui » sans vraiment y penser | Dit « Non » à presque tout |
Force l’exécution au dernier moment | Prend de l’avance et facilite l’exécution |
Se sent hors de contrôle | Se sent en contrôle permanent |
Pas certain si les bonnes choses ont été faites | Sait que les bonnes choses ont été faites |
Sous stress permanent et se sent parfois épuisé | Embrasse chaque étape du voyage avec joie et sérénité. |
Chaque jour, il continue d’ajouter plus, à la somme d‘une vie déjà bien remplis | Chaque jous, il élimine le superflu et place son énergie sur ce qui est essentielle |
La voie de l’essentialisme peut être définie comme la poursuite implacable du moins mais mieux. On cultive l’art de la simplicité en apprenant à discerner ce qui compte vraiment pour soi. Comme la loi de Pareto (20/80) montre que 80 % des effets viennent de 20 % des causes, l’essentialiste distingue l’essentiel parmi l’insignifiant du quotidien.
Petite parenthèse : À mon avis, adopter le « moins mais mieux » devrait s’appliquer à tous les aspects de notre vie. Que ce soit dans nos pensées (penser mieux), nos activités (faire mieux), nos choix (moins de choix, meilleures décisions), nos habitudes de consommation (consommer mieux), et bien d’autres domaines.
En gros, voici les trois réalités qui font l’état d’esprit de l’essentialiste :
Des choix maîtrisés :
Chaque jour, nous faisons face à de nombreuses options, mais l’habilité à choisir ne peut jamais nous être enlevée (on peut simplement l’oublier). C’est pourquoi, l’essentialiste choisit avec sagesse comment utiliser son énergie et son temps.
Un bon discernement :
Comme la loi du 20/80 l’énonce, certains types d’effort amène de plus haute récompense que d’autres. Mais plus d’effort ne mène pas nécessairement a plus de résultats. Par contre, on y arrive en faisant « Moins mais mieux ». C’est pourquoi l’essentialiste prend régulièrement du temps pour figurer ce qui est le plus important pour lui.
« Parfois, ce que l’on ne fait pas et tout aussi important que ce que l’on fait. »
Des compromis :
On connait tous quelqu’un qui est toujours en train d’essayer de faire une chose en plus. Lorsqu’une telle personne a dix minutes pour un rendez-vous de dix minutes, elle reste assise à répondre à des e-mails. Elle finit par arriver pressée et en retard.L’essentialiste, quant à lui, identifie ces priorités et accepte la réalité de parfois faire de petits sacrifices.
Une fois qu’on comprend l’état d’esprit de l’essentialiste, ce qu’on verra dans la suite de cette chronique devient naturelle et instinctif.
Partie II – Explorer
Dans cette partie, l’auteur tente de répondre à cette question : Comment discerner l’essentielle parmi la trivialité de choses insignifiante du quotidien ?
1. Créer de l’espace :
L’essentialiste se créer quotidiennement de petites périodes pour prendre un peu de recul. C’est un moyen sûr pour rester en charge de sa propre vie (au lieu d’en être à la merci). Comme disait Socrate : « méfiez-vous de la stérilité d’une vie trop occupé ». Ce qu’il veut dire, c’est qu’en enchaînant travail, activités, téléphone et autres « faire » quotidiens, on n’a jamais de temps pour soi. À l’inverse, dans ces moments d’espace, l’essentialiste peut lire, réfléchir et surtout clarifier ses priorités.
2. Une vision pénétrante :
La valeur d’un bon journaliste n’est pas dans la régurgitation des faits mais dans l’identification du sens profond d’une information. De même, que ce soit en lisant, en écrivant, en écoutant ou en faisant quoi que ce soit, l’essentialiste ne se laisse pas submerger par les informations, il les « scanne » afin d’y extraire l’essence.
3. Jouer :
Plusieurs études montrent que jouer est crucial pour le développement cognitif et jouer aurait aussi un rôle dans la survie des espèces. Le chercheur Bob Fagan, après plus de quinze ans d’étude des ours, a constaté que ceux qui jouaient le plus survivaient plus longtemps. Stuart Brown, chercheur et psychologue spécialisé dans le jeu, affirme que l’humain est conçu pour jouer et se construit à travers le jeu. Lorsqu’on joue, l’on est engagé dans la plus pure expression de notre humanité, la véritable expression de notre individualité. Jouer permet de déclencher la créativité et de forger l’humain. Plus que cela, jouer a simplement la caractéristique d’être essentielle. Même Einstein avait compris cela :
« la fantaisie est plus importante que le savoir. »
4. Dormir :
Alors que le non-essentialiste pense qu’une heure de moins à dormir équivaut à une heure de plus de travaille, l’essentialiste pense qu’une heure de plus à dormir équivaut plusieurs heures supplémentaires à être beaucoup plus productif. Alors que le non-essentialiste pense que dormir est un luxe, l’essentialiste pense que dormir est une priorité.
Aujourd’hui, inutile de débattre sur le sujet, des centaines d’études scientifique existe et les chercheurs nous explique que durant le sommeil, le corps se remet d’aplomb et le cerveau restructure les informations reçues durant la journée et fait de nouvelle connections neuronal. Bref, un sommeille régulier de qualité est d’importance fondamentale. Il permet de conserver les idées fraiches et améliore notre capacité à explorer, à faire des connections et à faire moins mais mieux au cours de la journée.
5. L’art de la sélection :
Comme nous l’avons vu, discerner l’essentiel parmi la trivialité du quotidien est un état d’esprit qui se développe. Le non-essentialiste s’engage dans plusieurs choses sans prendre le temps d’explorer à l’avance. L’essentialiste, lui, explore plus d’options et les évalue avant de s’engager. Une fois qu’il a choisi une ou deux idées ou activités, il s’y consacre pleinement. Plutôt que de rechercher une multitude de bonnes choses à faire, il concentre son énergie sur la bonne chose, au bon moment et de la bonne manière. Pour éviter la dispersion, l’essentialiste prend l’habitude de se poser les bonnes questions dans chaque aspect de sa vie (activités, décisions, dilemmes, etc.).
Voici quelques questions que l’essentialiste peut se poser :
- Qu’est ce qui est vraiment essentielle ?
- Qu’est ce qui est prioritaire ?
- Comment faire moins mais mieux ?
Généralement, si la réponse aux deux premières questions n’est pas un oui clair et définitif, cela signifie que c’est un non.
Maintenant que nous comprenons mieux l’état d’esprit de l’essentialiste et ses méthodes pour discerner l’essentiel parmi la trivialité du quotidien, passons à la troisième partie.
Partie III – Éliminer
Dans cette partie, l’auteur tente de répondre à cette question : Comment éliminer les choses insignifiantes ?
1. Clarifier :
Quiconque porte des lunettes connais la différence entre une vision parfaitement claire et une vision plutôt clair. Et comme dit Sénèque : « Il n’est pas de vent favorable pour celui qui ne sait où il va ». En fait, c’est simple, on ne peut aller nulle, avant de savoir où l’on va. Il est essentiel de connaître la direction que l’on souhaite emprunter et d’avoir une vision claire de nos objectifs. Un manque de clarté nous fait perdre du temps et de l’énergie dans des choses superficielles. L’essentialisme, lui, met en place une vision claire, concrète et inspirante. Ainsi, il connaît ses priorités et, lorsqu’il prend une décision, il élimine le reste pour se concentrer sur son accomplissement.
2. Savoir dire non :
On dit souvent oui aux choses parce qu’on est impatients de faire plaisir ou de faire la différence. Pourtant, la clé pour apporter notre plus haute contribution pourrait bien de dire non. Comme l’a dit Peter Drucker, « les gens sont efficaces parce qu’ils disent ‘non’, parce qu’ils disent ’ce n’est pas pour moi’. » Alors la vraie question à se poser n’est pas de savoir comment pouvons-nous tout faire, c’est plutôt qui va choisir ce que nous faisons et ne faisons pas.
Rappelez-vous, lorsque nous perdons liberté du choix, quelqu’un d’autre choisira pour nous. C’est pourquoi deux options s’offrent à nous, soit l’on choisit délibérément ce que l’on ne fait pas, ou soit l’on se permet d’être tirés dans des directions que l’on ne veut pas emprunter. De ce fait, l’essentialiste sait dire non fermement, résolument et gracieusement, et dit oui exclusivement aux choses qui importent vraiment pour lui.
3. Réduire ses pertes :
En économie, dans l’analyse de la décision, les coûts irrécupérables (sunk costs bias en anglais) sont la tendance naturelle à continuer d’investir notre temps, notre argent et notre énergie dans quelque chose qui est déjà perdue simplement parce que nous avons déjà contracté un coût qui ne peut être récupéré. Cela peut facilement devenir un cercle vicieux. Cette tendance psychologique explique pourquoi l’on continue de rester assis devant un film terrible car on a déjà payé le prix d’un billet. Cela explique aussi pourquoi l’on peut continuer d’investir dans des relations toxiques, même lorsque nos efforts ne font qu’empiré les choses.
Pourtant, il ne devrait y avoir aucune honte à admettre nos erreurs. Après tout, on est seulement en train d’admettre qu’on est maintenant plus sage qu’auparavant. En conséquence, l’essentialiste est confortable pour réduire ses pertes en passant à autre choses quand c’est nécessaire. Il se pose des questions du genre de, « si je n’étais pas engagé dans ce projet, combien j’investirais là-dedans ? » ou « Qu’est-ce que je pourrais faire d’autre avec ce temps, cet énergie et cet argent si j’abandonne maintenant ? ».
4. Éditer :
L’édition permet à l’essentialiste d’exécuter ses taches avec le moins d’effort possible en supprimant tout ce qui est distrayant, inutile ou gênant. Ou, comme l’a dit un éditeur de livre : « Mon travail consiste à rendre la vie aussi simple que possible pour le lecteur. L’objectif est d’aider le lecteur à comprendre le plus important du message. ». Lorsqu’on doit prendre une décision, accepter de couper plusieurs autres options peut être terrifiant, néanmoins, c’est l’essence même de ce que signifie prendre une décision. En effet, la racine du mot décision – cis or cid – veut littéralement dire « couper » ou « tuer ». Alors pour l’essentialiste, couper, condenser et corriger fait partie intégrante de sa routine quotidienne, faisant de l’édition une cadence naturelle de sa vie.
5. Les limites :
Les non-essentialistes ont tendance à considérer les limites comme des contraintes, des choses qui entravent leur vie hyper productive. Pour un non-essentialiste, établir des limites est une preuve de faiblesse, car s’ils sont assez fort, ils n’ont pas besoin de limites. Ils peuvent faire face à tout cela. Ils peuvent tout faire. Mais sans limites, ils finissent par se répandre et se disperser et tout accomplissement véritable devient difficile.En revanche, les essentialistes, considèrent les limites comme une force. Ils reconnaissent que les limites protègent leur temps et leur énergie. Ils savent que des limites claires leur permettent d’éliminer de manière proactive les exigences et les encombrements du quotidien qui les détournent des éléments essentiels.
- Ok, on sait maintenant comment éliminer le non-essentielle. Dans ce cas, continuons et allons étudier ensemble la quatrième partie.
Partie IV – Exécuter
Dans cette partie, l’auteur tente de répondre à cette question : “Comment réaliser le peu qui compte vraiment avec le moins d’effort possible ? «
1. Prévoir un espace de sécurité :
En conduisant, le meilleur moyen d’éviter un accident est toujours de laisser un espace de sécurité raisonnable entre notre voiture et la voiture en face. Cette espace nous offre le temps suffisant pour répondre et s’adapter lors d’un éventuel comportement non attendu de la voiture d’en face. C’est pourquoi, lorsque l’essentialiste planifie une tache ou autre chose, il met toujours en place des espaces de sécurité pour les évènements non attendu. Un moyen simple pour se protéger et d’ajouter 50 pourcent de temps en plus de la quantité estimée pour compléter une tache ou un projet. Par exemple, si sa prend 10 minutes pour amener son fils à l’école, le fait de quitté la maison 15 minutes en avance permet d’éliminer le stress si un évènement inattendu survient.
En plus de ça, peu importe la tâche ou le projet, l’essentialiste pratique une préparation extrême et précoce. En effet, durant ces études, l’auteur du livre commencer à lire et démarrer ces devoirs dès les premiers jours de classes. Et ce petit investissement de temps lui permettait d’avoir tout de suite une vision globale des travaux à effectuer, ce qui réduisait significativement son stress durant le semestre entier et cela même si un évènement inattendu survenait.
2. Soustraire :
Comme disait Lao-Tzu, « Pour atteindre la connaissance, ajoutez des choses chaque jour. Pour atteindre la sagesse, soustrayez des choses tous les jours ». L’essentialiste élimine constamment les obstacles aux progrès en se posant des questions comme celles-ci :
- Qu’elle est l’élément qui me ralenti dans ma vie ou mon travail ?
- Qu’elle est l’obstacle qui m’empêche de réaliser ce qui compte vraiment pour moi-même ?
En identifiant et en éliminant cette contrainte, il est à même de réduire significativement la friction qui l’empêche d’effectuer l’essentiel. En gros, l’essentialiste produit plus en enlevant plus (au lieu de faire plus). Au lieu de se concentrer sur les efforts et les ressources qu’il a besoin d’ajouter, il se concentre sur les contraintes et obstacles qu’il a besoin de retirer.
3. Progressez :
Selon l’auteur, la poursuite de succès peut être un catalyseur d’échec. Pourquoi ? Car à force de trop penser au succès, cela fini par nous préoccupé et nous distraire au lieu de se concentrer sur les petites choses essentielles qu’on peut accomplir aujourd’hui et qui finirons par un jour produire le succès. L’essentialiste commence toujours petit et célèbre chaque petite action de progrès. Avec ça. Il finit par achevé plus qu’en posant de grand objectif (et souvent démesuré). Comme bonus, l’action de positivement renforcé son succès lui permet d’atteindre plus de joie et de satisfaction durant le progrès.
Cela pourrait être comparer à la méthode Kaizen. Dans le milieu de l’entrepreneuriat, le système Kaizen consiste à améliorer la productivité d’une entreprise en apportant chaque jour de petits changements. C’est pourquoi on l’appelle aussi : La méthode des petits pas ! Une fois qu’on a notre vision en tête, nous avons juste besoin de faire chaque jour un petit pas, un petit changement qui nous rapproche un peu plus de notre objectif. Il est plus facile de faire de petites actions régulièrement car cela demande moins d’effort.
4. Créer le bon flow :
À force de répéter certaines actons, les cellules nerveuses font de nouvelles connections. Avec la répétition, les connections sont renforcé et il devient plus facile pour le cerveau de les activer. C’est le pouvoir de l’habitude. Au début, pour effectuer quelque chose de nouveau, cela demande beaucoup d’effort, mais à force de répétition, cela entre dans le domaine de l’inconscient et réaliser cette même action devient naturelle. C’est pour cela que l’essentialiste design une routine qui fait de l’accomplissement de ce qu’on a identifié comme essentiel une position par défaut. Au début, il doit faire preuve de beaucoup de volonté pour respecter cette routine, mais à force de persévérance, cette même routine devient naturelle et il avance progressivement et de manière exponentielle vers plus de résultats.
- On a maintenant vu les grandes lignes qui font de l’essentialiste ce qu’il est. Avec ce nouvel état d’esprit, on peut être beaucoup plus productif et réaliser le peu qui compte vraiment pour soi avec le moins d’effort possible.
Petit mot de fin
Les anciens Grecs avaient deux mots pour exprimer le « temps » : Chronos et Kairos. Chronos se réfère au temps mesuré, à l’horloge, au passé et au futur. Kairos, quant à lui, désigne un moment opportun et juste, un temps qualitatif. Il est vécu pleinement dans l’instant présent.
Notre obsession pour le passé et l’avenir nous fait souvent oublier l’essentiel : l’ici et maintenant. Comme le disait Sénèque, « nul n’est malheureux seulement à cause du présent ». Dans l’état de pleine conscience, il n’y a que le bonheur. L’essentialiste vit en kairos, se concentrant sur ce qui est vraiment important, ici et maintenant, sans se laisser détourner par les distractions.
L’essentialisme ne consiste pas à ajouter une méthode à une vie déjà surchargée, mais à en faire un style de vie. Cela devient une essence, un choix de se concentrer sur l’essentiel et de se débarrasser du superflu. Chacun de nous peut adopter cette voie et vivre une vie plus simple, mais aussi plus significative.
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– Nils Halbedel

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