Devon Larratt : l’attitude de la réussite

Dans mon article précédent intitulé L’état d’esprit du moine moderne, on a vu qu’il est tout à fait possible d’accomplir nos objectifs, tout en abordant la vie avec calme et tranquillité.

J’y ai partagé la fameuse citation des Polynésiens :

« Haere maru, haere papu, mai te mau honu.
Marche lentement, mais sûrement, comme une tortue sacrée
. »

C’est un état d’esprit et une façon d’aborder notre quotidien. Marcher lentement et prendre le temps de vivre, tout en assumant pleinement nos responsabilités.

Pour cela, on a exploré en détail la mentalité du One thing et j’y ai posé les bases. Pour vous faire un résumé, la mentalité du one thing, c’est :

  • Simplifier notre vie à l’essentiel.
  • Avoir une clarté précise et absolue de notre one thing, et de nos priorités.
  • Savoir dire non à tout ce qui sort de ce cadre défini.
  • Développer une concentration de type laser.
  • Passer à l’action, une tâche après l’autre.
  • Développer une discipline rigoureuse envers nos méthodes d’organisation et de gestion du temps (pour offrir un maximum de place à l’essentiel).

Mais maintenant, j’aimerais approfondir cette philosophie.

Car en plus de nous permettre d’aborder la vie avec sérénité, cette mentalité nous aide à exceller et à développer une maîtrise remarquable dans notre domaine, quel qu’il soit.

Mais avant cela, si vous n’avez pas encore lu la 1re partie, je vous invite à cliquer ici : L’état d’esprit du moine moderne : accomplir dans la douceur.

La mentalité pour exceller

Il existe de nombreux facteurs qui contribuent à la réussite des athlètes, des grands artistes ou des personnes d’exception. Cependant, un point essentiel, partagé par beaucoup d’entre eux, réside dans leur capacité à se consacrer entièrement à une seule chose.

Ils font souvent preuve d’une dévotion absolue envers leur domaine de prédilection, en s’y investissant corps et âme.

Par exemple, Stephen King, une figure incontournable de la littérature, est connu pour son engagement total envers l’écriture.

Il suit une discipline de travail rigoureuse, et ses journées sont entièrement organisées autour de l’écriture et de la lecture. Comme il le dit lui-même : « Si vous voulez être écrivain, vous devez faire deux choses : lire beaucoup et écrire beaucoup. »

Ainsi, il écrit chaque jour, sans exception, même les week-ends, ou pendant les fêtes. Il écoute des livres audio en conduisant, et il profite de chaque opportunité pour lire : dans les files d’attente, à la plage, et même… pendant les repas !

Je cite : « Lire pendant les repas est considéré comme impoli dans la bonne société, mais si vous aspirez à réussir en tant qu’écrivain, l’impolitesse devient la moindre de vos préoccupations. »

Il y a aussi l’exemple de Céline Dion, qui a su conquérir le cœur de millions de personnes grâce à son talent exceptionnel, mais aussi en raison de son engagement sans faille envers la musique.

En effet, pendant plusieurs années, elle était si absorbée par sa carrière que certains aspects pratiques de sa vie ont été laissés au second plan.

Par exemple, elle a souvent mentionné qu’elle n’a pas eu l’opportunité de développer certaines compétences, comme la conduite d’une voiture ou la gestion de ses finances.

Chaque minute de sa journée était consacrée au perfectionnement de sa technique vocale, tandis que le reste était pris en charge par des professionnels.

Maintenant, des exemples comme cela, il y en aurait des centaines à partager. Mais il y a toutefois une personne en particulier qui, à mes yeux, incarne parfaitement cette mentalité du one thing pour réussir.

Cette personne, c’est Devon Larratt.

Qui est Devon Larrat ?

Devon Larratt est un champion de bras de fer professionnel reconnu comme l’un des meilleurs au monde. Bien qu’il ne soit pas aussi « massif » que certains de ses adversaires, son rapport poids-puissance est exceptionnel.

De plus, il contribue beaucoup à populariser ce sport. Il captive le public avec son charisme et ses provocations verbales. Et cela fait de lui l’athlète de bras de fer le plus suivi.

Maintenant, cette passion, il l’a développée dès son plus jeune âge, lorsqu’il s’amusait à défier sa grand-mère au bras de fer. Et il a ensuite poursuivi son entraînement et sa pratique tout au long de son adolescence.

En fait, il a toujours eu un intérêt profond pour la force et le combat, et cette passion l’a naturellement conduit à intégrer les forces armées canadiennes à l’âge de 21 ans, où il a servi pendant plus de 20 ans.

Il attribue d’ailleurs une grande part de son succès à l’expérience acquise durant son service. En effet, cela lui a forgé une discipline de fer et une mentalité de guerrier.

C’est pourquoi il est souvent surnommé Devon « sans limites » Larratt.

Car il est sans limites. Il possède en effet cette capacité à repousser ses limites physiques pour revenir encore plus fort. Que ce soit après une défaite, ou même après une blessure grave.

En tout cas, depuis l’âge de 40 ans, il a pris sa retraite du service militaire et il s’est maintenant entièrement dévoué au sport. Il était déjà très investi depuis de longues années, mais dorénavant, il en a fait le centre de sa vie, son ONE thing.

Comme vous le verrez, il a une approche assez unique, de par son mode de vie, mais aussi sa philosophie. Donc pour toute personne souhaitant réussir ou exceller dans un domaine, il y a d’innombrables leçons précieuses à tirer de sa manière de penser.

Découvrons cela ensemble.

Tout commence avec une identité

Jetez un coup d’œil à cette vidéo. Comme vous le verrez, la maison de Devon ressemble à une vraie salle de gym. On y trouve tout son équipement, ainsi que des posters ou des tableaux d’entraînement accrochés aux murs.

Dans son livre Atomic Habits, James Clear souligne l’importance de bâtir une identité forte autour de notre objectif. Comme il l’explique, l’essentiel est de se concentrer sur le type de personne que l’on veut être. Plutôt que sur un résultat particulier.

Ainsi, pour Devon, le bras de fer n’est pas juste une pratique, mais une partie intégrante de son identité. Comme il le dit :

« Je pense qu’on a tous une énergie de base. On peut être artiste, fermier, artisan. Et c’est cette énergie de base qui nous permet de nous sentir en harmonie avec nous-mêmes. Certaines personnes se sentent vraiment vivantes quand elles chantent. Pour ma part, ça a toujours été le combat. Quand je combats, je me sens vivant. »

Donc toute sa vie est organisée autour de cette identité. Même ses relations sociales. Que ce soit en famille, entre amis, à Noël ou au Nouvel An, le bras de fer est toujours présent.

De plus, comme vous le découvrirez au fil de votre lecture, Devon est une personne très disciplinée. Il s’entraîne jour et nuit. Et depuis son adolescence, il n’a jamais manqué un seul jour d’entraînement.

Mais parfois, certaines personnes semblent disciplinées, alors qu’en réalité, elles ont juste entraîné un certain nombre d’habitudes. Et cela provient toujours d’une identité forte, d’une seconde nature.

Bien que Devon semble discipliné, il ne l’est pas réellement et il se décrit souvent comme fainéant et paresseux. Comme il le dit : « Tout le monde a une vie très occupée. Moi, j’ai une vie très simple. »

Il aime la simplicité, et c’est pourquoi il a consciemment rendu sa vie aussi simple que possible. Et comme vous le verrez, c’est une des clés de son succès.

Une vie simple

Pour cela, il a fait beaucoup de sacrifices. Contrairement à de nombreux athlètes, il ne travaille ni son conditionnement général, ni son cardio, ni ses jambes. Et il ne fait pas non plus de mobilité ou d’étirements.

En fait, il vit une vie qu’on pourrait qualifier d’assez déséquilibrée.

Dans son livre The One Thing, Gary Keller explique que des résultats exceptionnels exigent un investissement considérable en temps et en énergie. Ainsi, laisser certaines choses inachevées est un compromis nécessaire pour obtenir de grands résultats.

Ce qui rend l’équilibre difficile, voire impossible.

Il poursuit ensuite sa réflexion en affirmant que, donner un sens à sa vie, est selon lui, la clé d’une vie réussie. Par conséquent, l’acte de vivre une vie focalisée sur ce qui compte le plus, est en soi un exercice d’équilibre.

Par exemple, Devon s’est entraîné avec une intensité extrême pendant des années, poussant son corps à ses limites et subissant de multiples blessures. Ce mélange de pratique acharnée et de traumatismes a fini par figer ses bras en position légèrement fléchie, incapables de s’étendre complètement.

Malgré cela, il pourrait, s’il le souhaite, consacrer du temps et des efforts pour retrouver une bonne amplitude. Mais cela ne l’intéresse pas.

Ce qu’il recherche, ce n’est pas l’équilibre, mais l’excellence. C’est être champion de bras de fer, et c’est ce qui donne à sa vie toute sa signification.

Ainsi, il a choisi de simplifier son existence à l’extrême, focalisant toute son énergie sur une seule chose : devenir le meilleur, et cela au détriment d’un bon équilibre général.

Donc, selon lui, cela doit être fait à travers la simplicité, mais surtout : la facilité.

Une administration facile

L’approche de Devon pour devenir meilleur repose sur une routine d’entraînement simple, courte et rapide. Il fait plusieurs mini-entraînements répartis tout au long de la journée.

Et lorsqu’il se lance, tout est prêt : ses poids l’attendent au sol dans son salon. Il réalise simplement ses quelques mouvements, sans échauffement, et voilà ! Il reprend ensuite ses activités quotidiennes.

Comme il le dit : « Une grande partie de l’entraînement repose sur l’administration : il est essentiel de viser la simplicité. L’objectif est de l’intégrer dans votre vie de la manière la plus fluide possible. »

En gros, vous devez accorder à vos efforts l’espace et le respect nécessaires pour en faire une partie intégrante d’une vie bien vécue, et non un obstacle à celle-ci.

Comme je l’ai partagé dans la 1re partie de cette série sur la mentalité du One thing, le secret c’est de faire peu de choses, mais sur le long terme.

En effet, les humains sont programmés pour rechercher le chemin de moindre résistance, ce qui signifie que l’option la plus facile l’emporte souvent.

C’est pourquoi il est essentiel de rendre nos habitudes aussi faciles que possible, car de cette façon, elles s’intègrent avec légèreté et durabilité dans notre vie.

Ce qui compte, c’est la répétition. Ce sont nos petites habitudes, répétées au fil des mois et des années, qui nous permettent d’atteindre les plus hauts niveaux.

« L’excellence n’est pas un acte, mais une habitude. » Aristote

Chaque mini-accomplissement construit les bases pour le suivant.
Le succès se construit sur le succès.

Tout ce que vous avez à faire, c’est d’éviter de casser la chaîne, en progressant un jour après l’autre. Et c’est de cette manière qu’on profite au mieux de l’effet momentum.

Le pouvoir du momentum

Lors de ses déplacements, Devon porte toujours un pantalon à grandes poches où il garde précieusement des élastiques, prêts à être utilisés pour faire du renforcement dès que l’occasion se présente.

Il les utilise même dans son lit, comme il le mentionne dans sa vidéo intitulée L’entraînement de l’homme fainéant.

Ça peut sembler ridicule, mais c’est ce que les gens dévoués sont prêts à faire. Tout comme Stephen King, qui n’hésite pas à lire pendant ses repas.

Mais surtout, c’est ce qui se passe lorsqu’on est pris dans une dynamique positive. En effet, des petites actions régulières créent un élan qui donne envie de saisir chaque instant de libre pour continuer de s’investir encore plus.

De cette façon, on alimente continuellement cette dynamique positive et cela devient un cycle vertueux qui peut mener à de très bons résultats.

On appelle ça le pouvoir du Momentum.

C’est comme un train à vapeur : au départ, il faut une grande énergie pour le faire bouger, mais une fois en mouvement, il avance avec puissance et fluidité. Chaque tour de roue renforce l’élan, et il devient vraiment difficile de l’arrêter.

Pour résumer, une identité forte et un mode de vie simple, axé autour de petites habitudes, facilitent le momentum, ce qui conduit sur le long terme à de très bons résultats.

Identité > Vie simple > Petites habitudes > Momentum > Résultats

Mais ce n’est pas tout, cela doit aussi venir d’un désir profond de réussir.

L’envie de se distinguer

Devenir vraiment bon dans un domaine est vraiment difficile, presque impossible. Cela nécessite un sacrifice colossal en temps et en énergie.

Et à un moment donné, le travail dur ne suffit plus, il devient nécessaire de développer une approche intelligente en identifiant les dominos essentiels, c’est-à-dire, les actions uniques qui offrent un maximum d’impact.

Dans la 1re partie, j’avais évoqué la fameuse question de focalisation tirée du livre The One Thing : quelle est LA seule chose que je peux faire, de sorte qu’en la faisant, tout le reste devienne plus facile ou inutile ?

Ainsi, aux alentours de 40 ans, après des années de pratiques intenses et d’entraînements complexes, Devon avait exploré tous les exercices imaginables. Cependant, à ce stade de sa carrière, il a ressenti le besoin de simplifier son approche et de recentrer ses entraînements sur l’essentiel.

Comme il le dit lui-même : « L’échec est inévitable, mais la victoire est une option. À un moment donné, j’ai simplement choisi l’option de dominer. J’ai donc considéré ces centaines d’exercices comme un arbre aux multiples branches, et j’ai coupé, coupé, coupé chaque branche jusqu’à ne garder qu’un seul exercice : le cup. »

Il a donc pratiqué ce mouvement unique pendant un certain temps avec de très bons résultats, mais a finalement réalisé que c’était une erreur. Il a alors réorienté sa pratique autour de trois exercices majeurs : le rise, le roll et le cup.

Et c’est grâce à des années d’expérience qu’il a pu découvrir ces 3 exercices. Car c’est en se consacrant pleinement à une chose pendant des années qu’on peut en explorer tous les recoins et en découvrir toutes les subtilités.

Donc, ce nouveau régime d’entraînement est devenu son levier d’Archimède, ce sont les actions uniques qui rendent tout le reste plus facile ou inutile.

Comme il le dit aujourd’hui : « Je fais du bras de fer tout le temps, en club, en famille, entre amis. Mais mon entraînement est comme un brise-glace, c’est l’élément clé qui fait toute la différence et qui me permet de conquérir la victoire. Tout le reste devient presque secondaire. Il faut devenir extrêmement précis dans la force pour maximiser les progrès et devenir le meilleur. »

En fait, ce sont devenus ces « katas », comme dans le karaté.

La maitrise des katas

Un kata, c’est une séquence de mouvements qu’on apprend et répète pour perfectionner notre technique.

Et la plupart des grands champions de karaté attribuent leur succès à une pratique constante et assidue des katas. Ils constituent le cœur du karaté, car une fois maîtrisés, ils permettent à tout le reste de suivre naturellement.

De même, dans tout domaine d’activité, il est également possible d’identifier nos propres katas. Par exemple, comme je l’avais mentionné dans la 1re partie, le kata de Gary Keller lorsqu’il a débuté la guitare était la maîtrise des gammes.

Les katas de Devon Larratt sont ces trois exercices clés qu’il pratique tout au long de la journée, que ce soit à la maison avec de vraies charges, ou en déplacement avec des élastiques.

Pour un boxeur, le shadow boxing fait partie de ces katas. Ce sont des mouvements que l’on pratique en s’imaginant combattre un adversaire invisible, et on les répète pour améliorer notre technique, notre rapidité et notre fluidité.

Pour moi, qui suis passionné de surf et en quête de progression, je pratique les mouvements de base en m’imaginant surfer une vague. Cela m’aide à affiner mes gestes et à développer les bons réflexes. Je pratique ces mouvements depuis plusieurs mois, et je constate une réelle amélioration dans ma pratique.

Donc voilà, dans chaque domaine, il y a des actions essentielles et fondamentales, qui, une fois maîtrisées, peuvent faire la différence. Et dans l’idéal, elles devraient être pratiquées tout au long de la journée, dès qu’un petit moment se présente.

Alors, je vous pose la question : quels sont vos ‘katas’ ?

Conclusion

Pour moi, Devon Larratt est une vraie source d’inspiration. J’apprends beaucoup de son mode de vie et de son approche de la réussite. Bien sûr, nous n’avons pas tous le même degré d’obsession, ni le désir de faire autant de sacrifices.

Cependant, je pense que sa philosophie offre des leçons précieuses, qui une fois adaptées à notre propre mode de vie, peuvent nous permettre de rester engagés avec passion et confiance dans la poursuite de nos objectifs.

Voici un résumé des points essentiels :

Tout commence avec notre identité. C’est notre énergie de base. Et une fois que nous l’incarnons pleinement, tout le reste devient plus facile.

Il devient plus facile de simplifier notre vie, afin d’offrir un maximum de place à notre one thing. Et pour cela, nous devrions identifier nos « katas », c’est-à-dire, les actions clés que l’on peut répéter jour après jour.

Nous devons les rendre aussi faciles, courts et rapides que possible. Ils doivent faire partie intégrante d’une vie bien vécue, et non être un obstacle à celle-ci.

Ce sont des petites habitudes, que l’on doit pouvoir répéter autant que possible, sans aucune friction. Et de cette façon, on peut entrer dans une dynamique positive afin de profiter un maximum de l’effet momentum.

Identité > Vie simple > Petites habitudes > Momentum > Résultats

Car chaque mini accomplissement renforce notre élan et construit les bases pour le suivant. Le succès se construit sur le succès.

– Nils Halbedel

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