Comment réapprendre à penser ?

Dans mon article précédent, j’ai partagé avec vous pourquoi nous devrions réapprendre à penser. Nous avons réalisé que, lorsque nous sommes déconnectés de notre centre, le cerveau prend le contrôle.

Pourtant, le mental est un outil, et quand l’outil prend possession du maître, il devient hors de contrôle. La pensée devient répétitive et inutile, mais elle devient aussi négative et parfois carrément nuisible. 

Comme vous le savez, la manière dont nous nous percevons et voyons le monde influence la qualité de notre expérience. Le caractère de nos pensées est en grande partie responsable de la qualité de notre vie. 

En effet, les pensées que nous entretenons chaque jour dans notre tête, façonnent notre état d’esprit et notre personnalité. Bien sûr, c’est notre état d’esprit et notre personnalité qui façonnent notre manière d’aborder la vie et les événements quotidiens.

Le bonheur, comme le malheur, dépend des graines plantées depuis notre enfance et que nous semons chaque jour dans notre esprit.

Ainsi, vous comprenez pourquoi notre cerveau ne doit pas raconter sa propre histoire, mais celle que nous choisissons.

Dans cet article, je vais partager des moyens de se libérer de la pensée compulsive et de reprendre le contrôle des pensées. Vous verrez, c’est tout un réapprentissage.

Tout est une question d’attention :

Dans la première partie de cet article, nous avions vu que les deux grandes causes de la pensée compulsive et du manque de maitrise intérieure sont :

1. Nous mettons trop d’emphase sur le mental

2. Nous avons une trop forte identification au mental

Pour faire simple, le véritable souci, c’est que nous avons mis notre centre dans le mental.

En fait, ce qu’il faut savoir, c’est qu’en tant qu’être humain, nous avons la faculté de déplacer notre attention. 

Par exemple, si je le décide, je peux diriger toute mon attention vers ma main gauche. Ensuite, je peux aussi arrêter de concentrer mon attention vers ma main gauche pour la diriger vers mon pied droit.

Nous avons même la faculté de répartir notre attention. 

En effet, si je le décide, je peux conserver une partie de mon attention sur mon pied droit, et l’autre partie vers un objet extérieur.

Ce qu’il faut comprendre, c’est que la pensée est devenue compulsive parce que nous avons pris l’habitude de diriger constamment notre attention vers chaque pensée qui traverse notre esprit.

Alors, pour se débarrasser de la pensée compulsive, c’est très simple. Il suffit d’arrêter de constamment diriger notre attention vers nos pensées. Facile à dire… Mais la vérité, c’est qu’en pratique, c’est beaucoup plus difficile !

*  *  *

Par exemple, je ne sais pas si vous avez déjà essayé la méditation, mais lorsqu’on débute, l’exercice le plus souvent recommandé, c’est de simplement observer sa respiration.

Pour cela, c’est simple, il suffit de s’asseoir confortablement, de fermer les yeux et de diriger notre attention vers l’air qui entre et qui sort au niveau de nos narines. Rien de plus. 

À l’inspiration, on observe l’air frais qui entre, et à l’expiration, l’air chaud qui sort. Naturellement, dès que l’on s’aperçoit que l’on s’est égaré dans le flux de nos pensées, il suffit de diriger à nouveau notre attention vers l’air qui entre et qui sort au niveau de nos narines.

C’est aussi simple que cela ! Pourtant, lorsqu’on débute, on se rend vite compte à quel point cet exercice est difficile. 

Nous avons une facilité déconcertante à nous égarer dans nos pensées.. Et la plupart du temps, on ne s’en rend même pas compte. 

En fait, c’est comme si nos pensées étaient devenues de gros aimants qui absorbent constamment une grande partie de notre attention.

En gros, la pensée compulsive vient simplement d’une mauvaise gestion de notre attention. C’est dommage car l’attention est la faculté la plus importante de notre esprit. 

Comme nous l’avons vu plus haut, le bonheur comme le malheur dont nous faisons l’expérience dans notre vie, dépendent beaucoup de ce sur quoi nous dirigeons notre attention. 

Alors pour trouver plus de force, de joie et de bien-être, nous devons développer suffisamment de maitrise intérieure et avoir une bonne gestion de notre attention. 

Car à l’inverse, lorsque notre attention est constamment absorbée par la moindre pensée qui nous traverse, nous devenons l’esclave de notre mental.

Pourquoi les pensées absorbent toute notre attention ?

C’est simple. Comme on l’a vu dans la première partie de cet article, depuis notre enfance, nous grandissons et évoluons dans une société qui met énormément d’emphase sur le mental. Nous grandissons dans une société de « cerveaux sur pattes ».

Tout naturellement, nous avons appris à appréhender la vie depuis notre mental. Nous avons appris à juger, interpréter et analyser chacune de nos expériences.

Ainsi, nous avons développé l’habitude de mettre la quasi-totalité de notre attention vers nos pensées. En gros, notre attention est constamment dirigée vers la partie supérieure de notre corps.

On est donc devenus super bons à ce jeu. Car tout ce qui est fait de manière répétitive devient une habitude. C’est pourquoi, la pensée compulsive et l’esclavage du mental sont devenus notre façon de vivre.

Nous avons malencontreusement mis le centre de notre existence et de notre expérience humaine dans nos pensées. 

Le cerveau est un instrument. C’est un moyen, pas une fin. Pourtant, ce qui était un moyen est devenu une fin etle cerveau est devenu le point central de notre expérience ici sur terre. 

Et comme nos prédécesseurs, nous sommes nous aussi devenus des « cerveaux sur pattes » et nous avons développé une très forte identification au mental.

C’est pour cela que nous sommes constamment absorbés par le flux de nos pensées. La plupart du temps, nous passons complétement à côté de la réalité du moment présent et nous nous coupons de cet espace intérieur de joie et de liberté qui est toujours là, en nous.

On projette nos pensées dans le passé ou le futur, et nos projets ainsi que nos objectifs occupent souvent notre esprit. La rumination et les inquiétudes prennent alors le dessus. Puis, pour se sentir bien, on pense à tous nos désirs, nos fantasmes ou à ce qu’on aimerait accomplir. 

Bref, je crois que vous avez compris l’idée. Il est temps de penser un petit peu moins et de vivre un petit peu plus. 

Pour cela, je vais partager avec vous mes astuces pour se défaire de la pensée compulsive et trouver plus de maitrise intérieure. Mais avant, il faut comprendre un peu plus les mécanismes de notre mental.

Le mental est un chien et il veut son os

Vous savez, le mental est très bon pour résoudre les problèmes et il est également très fort pour nous rendre la vie plus confortable. 

Grâce à lui, l’humain a su inventer le réfrigérateur, la climatisation, les voitures et toutes ces merveilles qui nous rendent la vie plus facile. 

Il n‘y a aucun doute à avoir, le mental est un outil formidable ! Mais ce qui est sûr, c’est que c’est toujours une mauvaise idée de s’établir et d’avoir son centre dans le mental. 

Car lorsque c’est le cas, nous nous créons sans cesse de nouveaux problèmes et nous avons toujours une raison de nous inquiéter parce que c’est ce que le mental fait de mieux : identifier des problèmes, s’inquiéter, réfléchir et chercher une solution. 

Le souci, c’est que quand notre centre est dans le mental, notre vie devient un joli casse-tête et on ne peut jamais goûter à la véritable plénitude. À la place nous sommes dans un état de manque perpétuel qui bien sûr, varie en intensité. 

Nous avons beau poursuivre de nouveaux objectifs et progresser vers la résolution de nos problèmes, ce sentiment de manque est toujours là et aussitôt qu’un problème est résolu, le mental, comme un petit chien recherche un nouvel os sur lequel se faire les dents.

Comme ce chien qui croit voir un os au fond de sa gamelle, la plupart du temps, nos problèmes sont juste des illusions.

Bref, tant que l’on vit dans nos pensées, il est impossible de trouver un état de bien-être qui soit vraiment durable. Et c’est normal car le bien-être est une expérience non-cognitive. 

Le bien-être réside dans l’espace entre nos pensées. Bien sûr, savoir bien-penser, c’est aussi très important. Mais pour bien-penser, il faut déjà bien-être. Car l’unique moyen de bien-penser, c’est avant tout d’avoir son centre dans l’être (et donc de bien-être).

Le souci, c’est que l’on recherche souvent le bien-être et le bonheur au mauvais endroit. En fait, on tourne complétement autour du pot.

En effet, il est impossible de faire l’expérience du véritable bien-être tant que l’on maintient notre centre dans le mental et que notre vie reste fondée sur des illusions.

Où se trouve notre centre ?

Si l’on regarde les choses en face, on se rend compte que nos plus beaux souvenirs, ceux dans lesquels nous avons fait l’expérience d’un vrai sentiment de plénitude et de bonheur n’ont jamais été une expérience cognitive.

Réfléchissez-y un moment (mais ne réfléchissez pas trop quand même), toutes ces belles expériences n’ont pas été vécues au travers de nos pensées mais plutôt dans nos tripes, dans notre cœur. 

La plénitude et le bonheur sont des expériences non-cognitives.

Mais alors, si ce que nous recherchons le plus, le bien-être, le bonheur et la plénitude sont des expériences non-cognitives, pourquoi est-ce qu’on s’entête autant à rester dans nos pensées ?

C’est au niveau de notre cœur que nous faisons l’expérience de la joie et de l’amour. Mais alors pourquoi est-ce qu’on ne porte pas plus d’attention à notre cœur ?

C’est au niveau de notre plexus solaire que nous faisons l’expérience de la force et de la vitalité. Mais alors pourquoi est-ce qu’on ne porte pas plus d’attention à notre plexus solaire ?

Plutôt que d’avoir notre attention constamment dispersée dans nos pensées, on devrait plutôt réapprendre à conserver notre attention dans tout notre corps. En fait, c’est tout une nouvelle façon de gérer notre attention.

Comme le dit Eckart Tolle dans son livre « Le pouvoir du moment présent » :

Si vous gardez votre attention dans le corps autant que possible, vous serez ancré dans le Maintenant. 

Vous ne vous perdrez pas dans le monde extérieur et vous ne vous perdrez pas dans votre mental. 

Les pensées et les émotions, les peurs et les désirs peuvent encore exister dans une certaine mesure, mais ils ne vous emporteront pas. 

En fait, notre véritable centre, c’est l’être (ou la conscience). Et le meilleur point d’entrée pour s’établir dans l’être, c’est d’avoir des racines profondes dans le corps, c’est d’habiter le corps entier.

D’ailleurs, plus notre attention est dirigée vers le corps et plus il y a d’espace qui se crée vis-à-vis de nos pensées. Bien sûr, les pensées continueront de défiler, mais elles ne nous embêteront plus.

C’est cela le vrai lâcher prise. Pour lâcher prise sur le mental, on doit arrêter de constamment diriger notre attention sur lui, et donc, d’apprendre à s’établir dans l’être.

L’être, c’est cet espace intérieur de perpétuelle présence qui se trouve en dessous des pensées et des sensations du corps. 

Vous savez, les pensées et les sensations sont en perpétuel changement. Elles n’ont pas de stabilité. Elles sont comme les nuages qui passent et qui défilent dans le ciel. 

Et le ciel lui, ne change pas. C’est une simple présence. De même, juste en dessous de nos pensées existe un espace de silence et de plénitude. C’est notre véritable centre.

Voulez-vous conserver votre centre dans l’agitation de votre mental ou bien dans le calme et la stabilité de votre être ?

Si vous choisissez la deuxième option, sachez que pour développer cette nouvelle habitude, cela nécessite tout un travail intérieur. Cela ne se fait pas du jour au lendemain, sinon, nous serions déjà tous des Bouddha.

Comment s’établir dans l’être une bonne fois pour toute ?

En réalité ce n’est pas un travail facile. Tout comme un junkie qui choisit d’abandonner l’aiguille, cela requiert énormément d’auto-discipline et de détermination pour changer une habitude qui est aussi profondément ancrée dans notre subconscient (car notre identification au mental est très forte).

Mais c’est un travail qui en vaut la peine car cela apporte non seulement énormément de calme et de stabilité intérieure, mais en plus, cela apporte beaucoup plus de maitrise sur notre mental.

En effet, dans cette espace de présence, nous avons beaucoup plus de clarté vis-à-vis de nos schémas de pensées et de nos systèmes de croyances. 

Petit à petit, nous pouvons grâce à cela, reprendre les commandes du navire et faire de notre mieux pour incarner consciemment la meilleure version de nous-même. 

Encore une fois, ce n’est pas un travail qui se fait du jour au lendemain, mais ce qui est sûr, c’est qu’en retrouvant notre vrai centre, nous avons beaucoup plus de maitrise vis-à-vis de nos pensées et de nos actions.

J’espère sincèrement que cet article pourra vous inspirer dans votre propre cheminement. Et s’il vous a plu, je vous invite à découvrir mon petit guide gratuit : Le guide de la Clarté. J’y partage des principes pour trouver la paix intérieure et avancer vers nos objectifs, tout en construisant la vie qui nous correspond. En résumé, comment vivre et accomplir en sérénité. Vous pouvez le télécharger juste en dessous.

– Nils Halbedel

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